Facteurs pathogènes

Facteurs pathogènes

D’un point de vue général, parler de facteur pathogène renvoie à des éléments susceptibles de porter atteinte à une forme de vie, de créer dans son corps une lésion et d’y apporter la maladie.

Le savoir scientifique – et notre sens commun – différencient et reconnaissent facilement deux grandes catégories de facteurs pathogènes : les facteurs exogènes et endogènes.

  1. Les exogènes parleront de causes externes :
    • Physiques – Toute atteinte extérieure de notre intégrité corporelle. Divers traumatismes tels une chute, un accident de la circulation… Au sens global du terme : un mouvement et un contact inadaptés et néfastes à notre corps dans son environnement.
    • Chimiques – Toute particule chimique nocive pénétrant notre corps physique. Qu’il s’agisse d’une piqure d’insecte, de la morsure d’un serpent, de l’ingestion d’un champignon vénéneux, de la respiration d’acides volcaniques (!), d’un air vicié et pauvre en oxygène (hypoxie), d’une exposition à la radioactivité naturelle… bref, de toute substance naturellement présente et nocive ou absente et nécessaire (à l’instar de l’oxygène ou de la carence de tout élément vital essentiel à l’organisme), dans notre environnement. Mais aussi, et fortement depuis plus d’un siècle, de produits de synthèse issus de la chimie et du génie industriels : acides, toxiques, herbicides, fongicides, pesticides… Les plus récents, comme les correcteurs endocriniens mais également les métaux lourds et les nanotechnologies, la radioactivité industrielle et militaire, qui s’insinuent profondément dans notre corps physique au travers de particules fines et perturbent les niveaux les plus subtils de notre être (en lien avéré ou probable avec les maladies d’origine hormonales, neurodégénératives, les cancers et autres pathologies diverses) … un champ en évolution constante.
    • Electro-magnétiques – Là aussi, ça évolue en fonction des avancées technologiques rarement en accord total avec la biologie. Et ils ne sont pas qu’humains ! Bien sûr, des études attestent désormais sans contestation possible de la dangerosité de certaines émissions électromagnétiques, notamment utilisées pour les téléphones portables, les fours micro-ondes ou encore le Wifi et le Bluetooth. Soit les rayonnements hautes fréquences et la radioactivité au sens le plus large du terme ! Mais n’oublions pas que les radiations solaires, et en particulier les rayons gamma qui parcourent l’univers, présentent une agression non négligeable, bien que d’origines naturelles !
    • Biologiques – Ils peuvent être très anciens (bactéries, parasites, champignons, virus, agents infectieux neurologiques (appelés prions…) certains également créés par une science… quelquefois en manque d’une véritable conscience et sagesse.
  2. Les endogènes se rapportent à des causes internes :
    • Les divers déchets générés par la propre activité de fonctionnement de notre corps physique et de son métabolisme (comprenant l’ensemble des réactions chimiques et des processus se déroulant au sein d’un être vivant).
    • L’atavisme génétique qu’il est possible de classer là, dans le sens où, c’est un élément qui, bien qu’hérité, appartient de manière intrinsèque à l’individu et génère dès la naissance ou durant dans sa vie, selon certaines influences annexes, une pathologie manifeste. Si on inclue effectivement l’héritage génétique, il est possible toutefois de se poser la question de savoir s’il n’est pas lui-même devenu déficient au sein des générations antérieures sous l’influence de facteurs exogènes invalidants, multiples et répétés… ?

Après cette classification sommaire, il est étonnant de constater le peu d’éléments composant les facteurs endogènes. Mais la science parle, depuis peu, d’épigénétisme qui défie la fatalité mécanique des gènes. Cette découverte démontre que nos comportements et nos modes d’adaptation peuvent influencer positivement ou négativement l’expression de nos gènes physiques déficients ou sains. Ainsi, tout ne serait pas inscrit dans le jeu fermé et implacable de la matière. Des dynamiques plus subtiles rentreraient dans la danse de l’expression vitale et redonneraient une certaine légitimité à la notion de libre arbitre : je peux par mon comportement général dont mes pensées, mes émotions, mes croyances et mes habitudes de vie, modifier mon terrain personnel et mon héritage de naissance dans un sens comme dans l’autre. Je suis en quelque sorte le co-auteur et créateur de certains facteurs pathogènes internes…

Des recherches scientifiques actuelles mettent également en évidence que l’introduction de probiotiques de plus en plus fréquent (face au mal être digestif chronique de nos sociétés industrielles), provoque selon les souches et leur répartitions, des modifications de la personnalité. Ainsi, des microorganismes intestinaux (microbiotes), sont capables de corriger la tonalité de nos émotions et de nos pensées… Devons-nous alors les considérer tels des facteurs pathogènes ou pas ? Alors qu’ils régénèrent la fonction digestive, les probiotiques introduisent aussi une influence étrangère à l’individu… N’en arrivons-nous pas à la question intime de notre identité ? En tout cas, un lien étroit se renforce entre l’état du corps physique et ses dimensions plus subtiles.

Certaines approches anciennes et traditionnelles ouvrent déjà sur un champ plus large de réalité et de compréhension sensible. C’est le cas de l’approche énergétique chinoise qui a façonné depuis des milliers d’années une conception originale. Elle reconnaît et décode par exemple – comme d’autres grandes civilisations humaines – certains mécanismes d’influence des planètes et des astres sur le vivant. Bien que l’Occident ne soit pas étranger à cette démarche, ce mode de pensée – qui accorde du pouvoir à des forces apparemment invisibles et insondables – y est resté marginal et n’a pas reçu la faveur du plus grand nombre. Pourtant, citons le très symbolique et européen, Franz Anton Mesmer (1734-1815) qui après un parcours universitaire conséquent, publie sa thèse de doctorat intitulée De l’influence des planètes sur le corps humain (1776). Il y énonce des théories sur le magnétisme, voisines de celles édictées des siècles plus tôt par le célèbre médecin suisse, Paracelse. Ce même Paracelse qui voit aujourd’hui son travail reconsidéré et republié dans une société mondiale pourtant fortement « numérisée » … Ainsi, Mesmer énonce des faits scientifiques en plein siècle des Lumières : selon lui, il existe un fluide subtil emplissant l’univers et reliant l’homme, la terre et les corps célestes et les hommes entre eux ; la maladie a pour origine une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps et la guérison survient lorsque cet équilibre est rétabli.

La tradition énergétique chinoise, embrasse résolument cette dynamique vitale subtile. Par exemple, elle reconnaît que l’environnement et ses facteurs climatiques (en lien avec le cosmos et les astres), déterminent une influence externe directe sur l’humain : le vent, le froid, l’humidité, la chaleur, la sècheresse et même le feu, font partie des facteurs exogènes et pathogènes possibles selon qu’ils sont en excès ou pas (A cette époque, les grosses pollutions industrielles n’existaient pas… !). D’autre part, en lien direct avec les organes internes, existent des facteurs endogènes : 7 éléments liés à ce qu’on appellerait, peut-être, aujourd’hui la « sphère psycho-émotionnelle somatique » : joie, colère, soucis, tristesse, peur, frayeur, activité mentale (pensées), sont autant de facteurs internes qui peuvent aussi, en excès, devenir des facteurs pathogènes au système organique. Il est clair de constater, là encore, qu’une corrélation directe est établie entre le comportement psycho-émotionnel, la dimension subtile d’un individu, et l’apparition de la maladie physique.

Ainsi, ce que l’Occident redécouvre largement, par son propre cheminement de pensée depuis quelques décennies, est circonscrit depuis des temps anciens dans la pensée traditionnelle chinoise : les facteurs pathogènes appelés BingQi (énergie contraire à la vie), comportent de fait des dimensions immatérielles de l’être, accessibles par une compréhension énergétique et dynamique des phénomènes de vie et de santé. Pour illustrer cela, la colère qui est une émotion le plus souvent néfaste, perturbe l’activité du foie. De même, un foie en déséquilibre aura tendance à générer de la colère… Et ce cercle vicieux qui s’installe produit ensuite, en cascade, d’autres déséquilibres : l’émotion engendre des substances chimiques palpables tels des acides qui à moyen terme attaquent les fonctions organiques. Dans ce cas précis, la colère chronique oriente plutôt vers des atteintes articulaires (comme les arthrites et les arthroses). Mais selon d’autres facteurs propres à chacun, un terrain colérique peut toucher en priorité d’autres systèmes physiologiques.

Le Docteur Shen Hongxun (1939 -2011) et son Système Buqi ©, va d’ailleurs au-delà de ce concept classique de BingQi et inclut dans les facteurs pathogènes, des causes énergétiques non substantielles. Avant même qu’apparaissent des fluides biologiques pathogènes (comme des acides), et qu’une somatisation se manifeste, existent des informations de maladie, des « formes sans matière » de facteurs pathogènes. C’est une vue plus holistique de l’être qui permet d’agir – selon une hygiène de vie et un maintien et un renforcement du capital vital – en amont, avant une atteinte effective du corps physique, dont on connaît l’inertie matérielle à revenir à l’équilibre, lorsqu’il le peut encore !

La démarche du Dr Shen, et son héritage culturel, l’ont amené à explorer finement l’existence d’une autre source de facteur pathogène : le mauvais positionnement postural chronique. On sait aujourd’hui que travailler à la chaîne, passer ses journées à un bureau devant un ordinateur, avoir une mauvaise ergonomie à un poste de travail, jouer du violon ou chanter du lyrique dans une posture mal adaptée, etc., provoquent à terme des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et des troubles physiques. L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail annonce clairement que 25% des travailleurs européens se plaignent de mal de dos ou de douleurs musculaires. Le stress et les Risques psychosociaux sont également reconnus comme partie prenante de nos sociétés. Mais on ne réalise pas encore pleinement le lien ni la dynamique causale qui relient ces différents aspects. Et on n’envisage peu une logique globale prenant en compte l’ensemble de ces “facteurs pathogènes”.

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