L’Atelier du Phoenix
Le Phoenix
Le Phœnix est connu dans de nombreuses cultures notamment, proches de nous, égyptiennes et grecques antiques.
Dans la cosmologie chinoise, le dieu de la création, Pan Gu, serait sorti le premier du chaos des prémices du monde. Suivirent le Dragon, le Qilin, la Tortue et le Phœnix qui sont les Quatre Esprits qui aidèrent Pan Gu à manifester le monde.
Le Phœnix, outre le fait de représenter l’équilibre entre le Yin et le Yang, est symbole de renouveau et de prospérité.
Le travail du Dr Shen Hongxun (1939 -2011) – médecin, directeur d’hôpital à Shanghai mais également en contact avec certains enseignements authentiques de la tradition bioénergétique chinoise – n’ a eu de cesse de lancer des ponts entre la science moderne et les savoirs anciens.
Dès 1957, il réalise que la pratique d’exercices Taiji enseignés à des personnes âgées améliore de façon notable non seulement leur santé physique mais également leur bien-être mental et émotionnel. Plus tard, ses recherches lui font prendre conscience de l’importance d’une « posture » correcte. Car, si adopter et corriger ses habitudes posturales est capital, il n’en reste pas moins déterminant de corriger également – et plus largement ! – notre champ de conscience en adoptant des émotions et des pensées adaptées. Une telle attitude de vie conduit indubitablement à une forme de santé globale, de renaissance et de prospérité personnelle unifiant harmonieusement le corps et l’esprit. Comme le clame sobrement notre adage occidental : « Mens sana in corpore sano », je vous propose ici de suivre les énergies du Phœnix, propre à la culture orientale tout autant qu’occidentale !
Le Taiji
L’Atelier du Phœnix expose des techniques de pratique corporelles et énergétiques (est-il encore sensé de faire une distinction stricte entre les approches internes et externes ?!), issues de la tradition classique chinoise. Celle-ci est en effet porteuse de principes de connaissance et de sagesse issus de savoirs anciens parvenus jusqu’à nous sous la forme d’écrits comme le Huangdi Neijing (Classique interne de l’Empereur Jaune), le Yijing (Livre des mutations), Tao Te King (Traité taoïste) et bien d’autres… Au cours des trois derniers millénaires, cette richesse culturelle ancienne c’est en effet tour à tour imprégnée, de courants de pensées propres au Taoïsme, au Bouddhisme et au Confucianisme : autant de visions du monde qui ont enrichi largement notre compréhension de la réalité (elles recoupent clairement certaines avancées scientifiques actuelles en physique quantique). Le terreau de tout cela s’est étendu alors bien au-delà de L’Empire du Milieu, incluant l’Est du continent asiatique et en particulier l’Inde, le Tibet et les territoires de la chaîne himalayenne.
De cette recherche profonde et sensible de sens, aussi bien sur ce monde et ses phénomènes que sur nous-même, ont émergé – en ce qui concerne la Chine – une mise en pratique de principes philosophiques et scientifiques appelée le Taiji. Si le Taiji est systématiquement associé au Taiji Quan, son aspect martial (« Quan » désignant le poing), il ne faut pas oublier qu’à travers cette discipline guerrière qualifiée de « boxe ultime », existe une véritable voie de transformation allant bien au-delà de la simple performance martiale ou du renforcement de la santé physique (déjà fort appréciable).
Les écueils à éviter
Pratiquer le Taiji, selon une forme ou une autre, suppose d’éviter certains obstacles immédiats (inspiré de l’érudit contemporain Cheng Man-Ch’ing) :
Le manque de persévérance : une pratique courte mais régulière, faite avec plaisir et légèreté, vaut mieux que des séances longues et réalisées dans la résistance. En outre, passer d’un mode dur de fonctionnement, sans détente, à un mode d’expression fait de douceur et de relâché, prends du temps ! Le Taiji c’est intégrer que le doux l’emporte finalement sur le dur, que l’intention prévôt sur la volonté.
L’avidité : le sage taoïste, Lao Tseu, disait : « Qui embrasse peu acquerra la connaissance sûre, qui embrasse beaucoup tombera dans le doute ». De même, adopter une pratique tranquille et dégagée, sans se disperser, est important et gage de bonne progression.
L’impatience : à force d’empiler régulièrement des feuilles de papier à cigarette, on constate avec étonnement qu’une bonne épaisseur s’est indéniablement formée ! En Taiji on ne peut brusquer les choses. C’est d’autant plus frustrant que l’effort habituel est à proscrire… Détente est le maître mot ! Alors que nous comprenons aisément qu’un haltérophile doit s’entrainer des années pour soulever plusieurs fois son poids, il reste déconcertant de réaliser les mêmes mouvements des centaines de fois « dans le vide », sans opposition apparente, avec des résultats souvent peu tangibles ! La transformation interne (énergétique) est plus exigeante que la transformation externe (athlétique).
Conclusion
Nous ne connaissons que très peu de choses sur les capacités inhérentes de notre corps physique et de notre être global. Alors qu’en des époques fort anciennes des hommes sont arrivés (pourtant privés de matériels technologiques), à percer certains « secrets » de ce monde et de notre fonctionnement interne, ne peut que nous pousser à l’admiration. Retrouver, intégrer à notre façon (occidentale et selon les procédés d’une science technique), la validité de ce savoir ancien et l’amender, si besoin, d’une nouvelle perspective actuelle, reste souhaitable mais parcellaire, et ne peut nous épargner un cheminement personnel intime et engagé propre à atteindre une connaissance difficilement exprimable. Comme le disait Lao Tseu (Tao Te King) : « La voie qui peut-être exprimée par le verbe n’est pas la voie ultime ».
Pour conclure, je me permettrai d’emprunter ces quelques lignes (extraites de l’ouvrage de référence de Cheng Man- Ch’ing « La Nouvelle Méthode d’Apprentissage personnel du Tai Chi Ch’uan selon Maître Cheng » – Le Courrier du Livre) :
« Rares sont ceux qui ont gardé intacte leur curiosité scientifique devant des domaines inconnus. J’invite tous les scientifiques à étudier le phénomène du Qi. Son principe est à la source de chaque aspect de la vie, interne ou externe, superficiel ou subtil, il est possible d’en percevoir les effets. Ils comprendront que ce phénomène si mystérieux de la manifestation du qi dans le domaine des arts martiaux ou de la santé est en parfait accord avec les principes scientifiques. D’ailleurs, tout art martial ou, plus largement, toute activité sportive, qui ne prend pas en compte le phénomène du qi, limite ses possibilités. »